Longtemps chosifiées dans leurs communautés avec certaines pratiques dégradantes, les Femmes Centre-Kasaïennes sont graduellement tirées de l’abîme grâce à un travail de titan abattu par l’ONG FMMDI en défendant leur cause. Ce mercredi 29 Mai 2024, grâce à un appui technique et financier du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), cette organisation non gouvernementale a convié des femmes leaders ainsi que d’autres membres de la société civile de Kananga (Kasaï-Central) à une séance de vulgarisation de l’édit portant interdiction des coutumes avilissantes à l’égard des femmes, traduit en Tshiluba la langue locale.
Fruit d’une conjugaison des efforts collectifs, l’édit du 18 mai 2015 complété le 03 février 2022, portant interdiction des coutumes avilissantes à l’égard des femmes a été traduit en Tshiluba il y a quelques mois pour favoriser une large audience auprès de toutes les couches sociales.
Exécutée dans le cadre du projet sur le mécanisme de prévention et la réponse holistique des cas des violences sexuelles et celles basées sur le genre, cette activité a porté sur la vulgarisation de l’acte d’engagement en faveur des femmes victimes des violences sexuelles ainsi que l’édit portant interdiction des coutumes avilissantes.
“Vous vous rappelez qu’au mois de mars, FMMDI ensemble avec les Chefs coutumiers de 5 territoires de la Province du Kasaï Central ainsi qu’un caucus des Avocats et les Membres du Sous cluster VBG avions traduit l’Edit portant interdiction des coutumes avilissantes et l’acte d’engagement en Tshiluba.
Voilà pourquoi aujourd’hui nous avons ciblé les Femmes Leaders, les Organisations de la Société Civile qui sont engagées dans la lutte pour leur expliquer le bien fondé de la traduction de ces instruments en langue locale et aussi leur donner ces instruments pour la vulgarisation dans nos communautés.” A expliqué Nathalie KAMBALA LUSE, Directrice pays de l’ONG FMMDI.
Dans la foulée, elle a insisté sur l’importance de pouvoir réduire les risques aux violences sexuelles et celles basées sur le genre en rendant accessible et compréhensible à tout le monde cet instrument, pour pouvoir combattre les 19 pratiques avilissantes documentées.
D’après Maitre avocat Jacques Nkole, un intervenant lors de cette activité, cet édit qui définit et contextualise chaque pratique avilissante prévoit également les dispositions répressives à l’endroit des bourreaux. Ainsi, des sanctions sont prévues pour quiconque favorise ou entreprend un acte visant à reléguer la femme en arrière plan. Des choses que la masse doit également connaître pour bien combattre ces vices.
Ainsi, devrions-nous dire, avec cette séance de vulgarisation en langue locale, la société est suffisamment outillée pour pouvoir enclencher une lutte contre les pratiques avilissantes envers les femmes au Kasaï Central.