C’est un document de trois pages traduit par les couches confondues de la population de la province du Kasaï Oriental, notamment, les autorités traditionnelles et autres leaders communautaires. Il s’agit de l’acte d’engagement portant abolition des amandes infligées aux femmes dont la dignité a été abusée lors de la guerre du Chef Kamuina Nsapu, intervenue entre 2016 et 2027 dans la région du Kasai.
Dans le souci d’étendre cette initiative dans toute la région du Kasai, FMMDI qui jouit du soutien de HCR a opté pour la traduction de ce document en langue locale. Raison pour laquelle la ville de Mbuji Mayi a abrité la cérémonie de traduction et validation dudit Acte en Tshiluba qui est la langue locale parlée au Kasai Oriental, en date du 20 Novembre 2024 dans la salle du centre Mpokolo wa Moyo, située dans la commune de la Kanshi. Cérémonie présidée par madame Anastasie Musadi, cheffe de division du Genre, Famille et Enfant, au nom du ministre de tutelle de cette province, en présence de différentes personnalités dont les associations féminines, autorités coutumières et autres membres de la société civile.
Pour le président ad intérim de l’Alliance Nationale des autorités Traditionnelles du Congo, ANATC–Kasaï Oriental, la vulgarisation de cet instrument est d’une importance capitale, surtout dans les coins reculés à travers l’intérieur de la province afin d’atteindre l’objectif qui reste celui de la réunification des couples séparés à cause des évènements de triste mémoire de Kamuina Nsapu. Le chef Eddy Ntumba de Bajila Kasanga a, pour cela, plaidé pour que des moyens nécessaires soient mis en jeu afin, non seulement réussir la vulgarisation de cet acte d’engagement, mais aussi faciliter la réconciliation et la réunification des foyers disloqués.
Dieudonné Kabasua Batadi, chargé de programmes et directeur général intérimaire de l’ONG FMMDI qui a personnellement assisté aux discussions sur la traduction en Tshiluba de cet acte avant son adoption, a pris acte de toutes les observations faites à propos, avant de rassurer l’engagement de Femmes Main dans la Main pour le Développement Intégral dans ce combat pour l’atteinte des objectifs que s’est assignée cette structure de défense des droits des femmes et filles en particulier, et en général les droits des personnes humaines.
Deux jours avant l’activité de Mbuji Mayi, soit du 17 au 18 Novembre 2024, l’Organisation Non Gouvernementale Femmes Main dans la main pour le Développement Intégral a tenu deux jours d’atelier à l’intention des autorités traditionnelles et leaders communautaires dans la province de la Lomami.
Ceux-ci portaient sur les thématiques liées aux Violences sexuelles et celles Basées sur le Genre, Exploitations et Abus Sexuels ainsi que le Harcèlement Sexuel dans la ville de Mwene Ditu, province de Lomami.
Plus de cinquante personnes dont femmes et hommes venus des différentes structures de la place ont participé à ces assises présidées personnellement par le maire de Mwene Ditu.
Selon la Directrice Générale de FMMDI Nathalie Kambala Luse, oratrice principale dans cet atelier, l’objectif est de lutter contre toutes formes des VBG dans cette partie de la République Démocratique du Congo. Dans ses interventions, la patronne de FMMDI a invité toute la population à se mobiliser comme un seul homme afin de mettre fin à ce fléau qui gangrène nos communautés. Parlant de l’acte d’engagement qui vise l’abolition des amandes infligées aux femmes victimes des violences sexuelles commises sous la guerre de Kamuina Nsapu, madame Kambala Luse a indiqué qu’il ne s’agit pas d’une façon pour les femmes de se méconduire dans les mariages, mais plutôt contribuer à la réunification des couples touchés par ces actes ignobles commis sans consentement des victimes.
Côté autorités traditionnelles, le Grand Chef Fidao Binen A Binen Mateng de la chefferie des Kanyoks de Mulundu dans le territoire de Luilu, a salué la lutte portée par Femmes Main dans la main pour le Développement Intégral visant à redorer l’image de la femme et de la jeune fille, avec cette attention portée sur la province de Lomami.
‘’Nous sommes très, très, très contents de votre présence ici chez nous. Nous vous rassurons que vous aurez notre soutien en tout et pour tout afin de mettre fin à tous les anti-valeurs dans notre province. Vous aurez notre accompagnement entant qu’autorités traditionnelles’’, a déclaré ce Grand Chef, avant de marquer son adhésion à l’idée d’abolir les amandes à l’égard des femmes victimes des violences sexuelles sous Kamuina Nsapu.
Pour mémoire, à l’initiative de l’Organisation Non Gouvernementale Femmes Main dans la Main pour le Développement Intégral, FMMDI en sigle, appuyée par le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés, HCR, les chefs traditionnels du Kasai Central s’étaient réunis à Kananga chef-lieu de cette province le 20 Juin 2020, précisément à Ntambue Saint Bernard, pour réfléchir sur les voies et moyens pouvant faciliter la tâche, au regard des coutumes kasaïennes vis-à-vis des femmes victimes des violences sexuelles pendant cette période. Depuis là, l’idée d’abolir les lourdes amandes que payaient les femmes en cas d’une telle situation a été adoptée par ces autorités traditionnelles et les autres membres influents de la société civile. D’où, la rédaction de l’Acte d’Engagement portant abolition des amandes imposées aux femmes victimes des violences sexuelles pendant la guerre de Kamuina Nsapu.
Notons que ces activités se tiennent dans le cadre du projet de Mécanismes de Prévention et l’Amélioration de la Qualité de Réponse aux cas VBG dans les provinces de la région du Kasai. Au mois de Janvier de l’année 2025 qui arrive, une importante cérémonie de signature dudit acte d’engagement aura lieu dans cette province de Lomami précisément à Kabinda avec possibilité de mise en œuvre de toutes les étapes y relative.